La jeune Maltaise

La petite légende qui suit a été écrite par Onésime Belcourt, ancien curé de Drummondville vers 1850, et publiée par Joseph-Charles Saint-Amant dans son « Précis historique de St-Germain-de-Grantham ». Elle est basée sur certains faits historiques.


Tous ces pauvres malheureux [les vétérans du régiment de Meuron] étaient célibataires à leur arrivée en Canada. L'un d'eux, le jeune Andrew Suzo, était fiancé. Durant le temps passé sur l'île de Malte, le jeune Suzo s'était lié d'amitié avec une Maltaise. Ne pouvant la marier, parce qu'il était prisonnier de guerre et ayant été embarqué à bord du navire destiné au Canada, il se trouvait dans la nécessité d'abandonner celle qu'il aimait et dont il était aimé. Que fait cette femme intrépide dans son désespoir ? Elle monte dans une chaloupe et se met à suivre le bâtiment.

À cette vue le capitaine fut touché de compassion, et connaissant celui pour lequel cette femme exposait ainsi sa vie à la merci des flots, fit promettre au jeune Suzo, devant témoins, d'épouser, à son arrivée à Québec, celle qui exposait ainsi sa vie pour devenir sa femme. Alors on stoppa, et l'on fit monter à bord cette femme héroïque ...

Ils [Suzo et sa femme] donnérent leur terre à un nommé Antoine Caya avec qui ils demeurèrent jusqu'à la mort du père Suzo. Après sa mort, sa veuve se retira aux Trois-Rivières, vivant de la pension que lui payait le père Caya. Cette terre est encore la propriété d'un des petits-fils du père Antoine Caya. Elle est dans le sixième rang de Grantham à environ deux milles de l'église de St-Germain.


Page créée le 28 décembre 2001
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